Les dynamiques du marché















Nicolas Feuillatte: Un pas dans l'innovation technologique


Le centre vinicole Champagne Nicolas Feuillate est le plus grand groupement de producteur, il compte 84 coopératives et 5500 vignerons. Ce centre ne cesse d’innover en matière de technologie et contribue ainsi à l’évolution du marché. Centré sur le développement durable, il se hisse en 2011 à la 2ème place du Palmarès du Prix de l’Usine alimentaire.

En 2009, il investit 8 millions d’euros pour creuser de nouvelles caves à 17 mètres de profondeur ce qui lui fait stocker 19 millions de bouteilles sur deux niveaux sous l’usine. L’isolation thermique par la craie étant naturelle, elle lui permet  d’économiser ainsi 300 000 à 400 000 kWH de climatisation.

Mais l’innovation la plus remarquable sera surtout celle de la consommation d’eau récemment mise en place. En effet , en 2011, l’entreprise investit dans un système d’air par photocatalyse qui lui permet de réduire ses cycles de lavage de manière importante, l’entreprise utilise ainsi 70% d’eau en moins que la moyenne, avec 0.35 litre d’eau par bouteille. Une prouesse technologique et écologique qui pourrait marquer un tournant dans le secteur. 



Le Cava espagnol: nouvel arrivant qui fait déjà ses preuves

Nouveau mousseux sur le marché, il a vite fait ses preuves. Cet effervescent obtient l’appellation d’origine CAVA en 1993, après quoi il connait un réel boom dans les années 1990. Aujourd’hui son marché se fait surtout à l’exportation, on le compare désormais aux  plus grands mousseux tels que le Champagne et le Franciacorta. Il suit comme ces derniers la méthode traditionnelle utilisée en Champagne. Seulement il présente un avantage, il est beaucoup moins cher et casse les prix jusqu’à dépasser les ventes de Champagne en 2011 avec 152 millions de bouteilles vendues contre 141 millions pour son rival. Un mousseux de qualité qui en devient presque low-cost (bouteille estimé entre 5 et 7 euros) en faisant un produit paradoxal.

Ironie du sort, les ventes de Cava augmentent en France tandis que celles du Champagne baissent en Espagne. Ceci dit le mousseux espagnol vient à perdre des parts de marché dans son propre pays également, touché de plein fouet par la crise économique. Ses ventes ont ainsi diminué de 8.7% en 2011 par rapport à 2010.

Compte tenu du marché domestique, le Cava se tourne toujours plus vers l’international où il rencontre un franc succès, étant une réponse « efficace » à la crise, même si dernièrement ses ventes ont légèrement baissé avec un recul de 2.24%. L'export reste son plus grand marché représentant 66% du total de ses ventes.
La Société barcelonaise Freixenet consciente des enjeux de l’exportation, avait d’ailleurs  misé sur le marché extérieur auquel elle doit maintenant 80% de ses revenus. Un choix judicieux qui a été  récompensé.

Mousseux rosé: la nouvelle tendance


La conjoncture mondiale des vins effervescents se porte aujourd’hui à merveille et affiche de très bons pronostics de croissance. La préférence semble se tourner vers les rosés qui ont de plus en plus la côte. 

Un grand atout: Le champagne rosé, qui participe activement à cet essor puisque ses ventes ont  augmenté de 25% au cours des cinq dernières années. Il faut dire qu’il privilégie d’un positionnement markéting spécifique qui le valorise fortement : efforts de packaging, prix sensiblement plus élevés et une communication adaptée.
Les rosés représentent au total 20% des ventes de vins effervescents et atteindront bientôt les 30%. Le produit de plus en plus populaire, ne fait que bénéficier de la dynamique générale dont fait preuve le marché des effervescents. Au-delà de cet aspect, se justifie une alternative à la baisse actuelle de la consommation de Champagne toujours plus inquiétante.

Les bulles roses plaisent donc et deviennent synonyme de vin de plaisir. Longtemps considéré comme un vin d’été ou d’apéritif, le rosé gagne en prestige au fil des années, le champagne rosé jouissant d’ailleurs d’une image encore plus haute gamme que le traditionnel.

En France, il faut savoir qu’ on a même prévu le lancement d’un effervescent rosé dans la région de Provence dont le statut juridique reste encore à définir. Une initiative qui vise à valoriser une partie de la production de la région en réponse à un intérêt pour les rosés toujours plus grand. En effet on consommerait en France un tiers de la production mondiale de rosé. En Champagne 48% des rosés effervescents sont destinés à l’export et 52% au marché national. Cet engouement pour le rosé devient un véritable phénomène de société. L’union des œnologues de France organise depuis près de 8 ans maintenant un mondial du rosé, un concours dans lequel des producteurs viticoles de 21 pays différents s’affrontent pour faire reconnaître leur vin. Ainsi plus de 100 effervescents rosés sont dégustés chaque année par une cinquantaine d’experts reconnus, de 15 nationalités différentes.

Du côté italien, même si la production et la consommation des rosés effervescents ont bondi jusqu’à être multipliés par cinq entre 2004 et 2008, le marché reste encore mince et statique, en effet le rosé reste encore assez méconnu, on a même enregistré un léger recul pour l’année 2011. Le rosé effervescent n’attire pas plus que ça le consommateur italien qui serait plus orienté vers un rosé tranquille ou un vin blanc. L’unique catégorie d’effervescent rosé importé dans la péninsule est le champagne qui représente 85% des importations, ayant l’avantage d’être déjà connu. D'un point de vue caricatural, le rosé pour les italiens se résumerait à un mélange de vin rouge et de vin blanc.